Olivier Major
Messages : 29 Date d'inscription : 02/09/2010
● ÂGE : 21 ans ● ANNÉES D'ANCIENNETÉ : 3 ans ● ÉTUDES : Journalisme ● VIE ÉTUDIANTE : Fait parti du journal étudiant et de la radio étudiante ● RÉPUTATION : Connu et populaire ● N° DE CHAMBRE : ¤202¤
| Sujet: Éditoriaux Ven 24 Sep - 22:14 | |
| Les romans savons Par Olivier Major, 1ere édition du journal étudiant de l'année Un savon, c’est quelque chose qui lave, qui efface des taches, qui rend propre. On peut considérer ce genre d’objet ménager comme une efface de ménage. Un savon, si c’est trop fort, ça détruit la couleur.
Et bien, il y a un genre de savon qui lave les cerveaux si efficacement qu’il n’en reste par la suite qu’une bouillie gélatineuse et grise.
Les romans savons.
Les histoires romanesques dégoulinantes de clichés, de paradoxes et de soupirs d’amours éperdus. Ces histoires où les personnages sont beaux, parfaits, anxieux et tragiques. Ces histoires que tant de gens consomment avidement, comme s’ils pouvaient à leur tour entrer dans leurs univers irréels et ô combien utopiques.
Ne le prenez pas mal – une fois de temps en temps, il est agréable de se plonger dans une lecture facile et frivole et d’ainsi laisser ses soucis s’envoler, ne serais-ce que le temps d’un instant, mais, quand même, en faire son genre littéraire exclusif? 73% des étudiants de Sainte-Gabrielle disent apprécier le genre et 46%, en trouver la lecture merveilleuse et en consommer avidement. Allez voir à la bibliothèque. Il y a un rayon entier uniquement consacré aux romans à l’eau de rose. Cela fait (selon la bibliothécaire) 3 679 ouvrages destinés à enlever le don de l’intelligence à quiconque s’en approche trop. Se faire engloutir par l’univers des romans savons, c’est glisser de la réalité.
Je t’aime, tu m’aimes, nous ne pouvons pas être ensemble.
Je suis belle mais timide, tu es beau et musclé mais un peu voyou, et ça ne marchera jamais entre nous.
Ah, j’ai croisé son regard brûlant!
Blah, blah, blah.
N’est-ce pas démoralisant? Un contenu médiocre, une façon d’écrire dépourvue habituellement de style, des clichés racontés cent fois et même quelques fautes de syntaxe font de l’ensemble des romans savons ce qu’ils sont. Peut-être y a-t-il, quelque part, une perle rare : un roman à l’eau de rose n’étouffant pas les sens de son odeur trop forte et ayant de la profondeur. C’est à voir.
En attendant, des auteurs, il y en a des milliers et des livres, il y en a encore plus. Si vous voulez éviter de faire exploser vos neurones de manque de défi intellectuel, diversifiez vos genres de lecture et osez vous aventurer dans un genre différent du style amourettes tragiques. Ça en vaut la peine. La bibliothécaire sera ravie de vous introduire à des styles variés – vous y trouverez certainement votre compte.
Bon, pour ce qui est de moi, je vais essayer de ressusciter mes cellules neuroniques mortes pour la cause de cet article (i.e. lecture de plusieurs romans à l’humour glissant).
Mon seul conseil : si quelqu’un vous conseille un roman savon, partez en courant en criant alerte au meurtre intellectuel.
- Spoiler:
Un court article pour partir la rubrique "journal étudiant". Comme j'ai parlé de ce sujet lors de mon dernier message rpg, j'ai décidé d'en faire le sujet d'aujourd'hui. Toutes les statistiques sont de la pure fantaisie de ma part - je n'ai strictement aucune idée de la réelle populatiré des romans savons, et je ne les déteste pas vraiment. Enfin, je ne pourrais pas dire, puisque je n'en lis pas. Si vous voulez écrire un article pour le journal, passez par moi ou par les administrateurs!
| |
|